Les visiteurs de l’atelier, ou les personnes me voyant travailler en foire ou salons professionnels, me posent souvent la question de l’origine de cette passion pour le verre et les vitraux …..

Je suis bien incapable d’y répondre, tant j’ai l’impression que cette matière a toujours fait partie de mes coups de cœur et de mon univers graphique …


Un père qui fabriquait des vitraux avec du carton noir et du papier de soie, un artisan inconnu qui m’a captivé pendant plusieurs heures lors d’un rassemblement de scouts ( saurais-je un jour qui il était … ? ) , des ballades régulières sur le site des cristalleries du Val St Lambert, proches du domicile familial, et ces dizaines d’églises et de monuments historiques visités lors des vacances, et commentés avec passion et humour par ma mère et son guide vert, ont très certainement contribué à me pousser inexorablement vers cet art magique.

Pour certains , simple fusion de sable et de pigments minéraux ou métalliques, le verre est pour d’autres lumière, brillance, couleur, éclat, scintillement… Lorsqu’il est bien travaillé, il est très certainement pureté et profondeur . Il a le pouvoir de transformer , d’absorber, de renvoyer l’image de son entourage, intacte ou purifiée .
Il peut aussi être harmonie, douceur, chaleur … Il est toujours musique et mélodie, quant le souffleur de verre ou l’artisan vitrailliste se met à pianoter sur le clavier des sept couleurs du spectre lumineux et compose ses symphonies chatoyantes .

Symbole de fragilité et de délicatesse, il peut aussi supporter des tensions et des contraintes incroyables … Les technologies modernes l’ont fait matériau de construction aux propriétés les plus diverses, outils de précision, vecteur de transfert de données informatiques, ….

L’artisan , quant à lui , continuera pour le plus grand plaisir des amateurs à être fasciné et inspiré par sa pureté, son éclat, et les teintes et reflets infinis que sa fusion peut proposer .

C’est dans ce but très présomptueux d’essayer d’apprivoiser ces nuances et ces harmonies que j’ai décidé de travailler le verre et les vitraux .

Après avoir essayé en vain d’être admis comme stagiaire dans plusieurs ateliers belges et français , j’ai suivi quelques cours à l’Académie des Beaux Arts de Namur, en élève libre , pour comprendre les techniques de base de coupe et de montage au plomb . Puis je me suis lancé dans le vide .

Quelques pièces , pour les enfants et la famille, des travaux souvent sommaires et mal finis, mais réalisés avec amour et fierté, ont renforcé la conviction que je passerai une bonne partie de mon temps à domestiquer cette matière et ces techniques .

Enfin, une rencontre magique avec un artiste londonien perdu dans le Lot, m’a ouvert les horizons que j’essaye maintenant d’explorer … Léo Amery , artiste reconnu et artisan généreux, a su mettre des mots sur cette passion bouillonnante, et transmettre son amour du métier à ses élèves enthousiastes …

Qu’il en soit ici chaleureusement remercié …